Burn-out : quand le corps et la tête disent stop

Il y a des moments où l’on se sent vidé, comme si plus rien ne tenait debout à l’intérieur.

Le burn-out n’arrive pas du jour au lendemain. C’est souvent une course effrénée, une volonté de bien faire, une fidélité au travail, à ses responsabilités, à ses valeurs… jusqu’au point de rupture. Ce point où le corps, l’esprit et le cœur disent ensemble : « ça suffit ».

“We fall, we break, we fail but then, we rise, we heal, we overcome."

Comprendre ce qu’est le burn-out

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit le burn-out comme un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès. Autrement dit : ce n’est pas une maladie en soi, mais un phénomène directement lié au contexte professionnel.

Il se manifeste par trois grands mécanismes :

  • L’épuisement émotionnel : cette fatigue qui ne passe plus, ni avec le sommeil ni avec les vacances.
  • Le cynisme vis-à-vis du travail : on devient négatif, dur, détaché ; on déshumanise en mettant l’entourage à distance, autopréservation.
  • La perte d’efficacité : le sentiment de ne plus rien réussir, de ne plus être à la hauteur.

Ces trois dimensions forment comme les trois faces d’un même épuisement.

Les symptômes qui alertent

Les manifestations du burnout sont multiples et multiformes. Ces manifestations s’installent dans la durée. 

Les manifestations physiques : troubles du sommeil, fatigue chronique, tensions musculaires, maux de tête…

Les manifestations émotionnelles : sentiment de perte de contrôle, difficulté à réguler ses émotions (ou aucune manifestation), humeur triste, irritabilité, prise de distance…

Les manifestations cognitives : ruminations permanentes sur des problèmes professionnels, altération des capacités de traitement de l’information, diminution de la concentration, erreurs, fautes, oublis…

Les manifestations comportementales : repli sur soi, isolement, empathie moindre, ressentiment, comportement agressif, diminution de la tolérance à la frustration…

Les manifestations motivationnelles : désengagement, baisse de la motivation, effritement des valeurs associées au travail, remise en cause professionnelle, doute sur ses capacités à faire son travail, dévalorisation…

Les causes : trop de poids sur les épaules… et parfois sur le cœur

Le burn-out est rarement le fruit d’une seule cause. Il naît d’une rencontre entre :

  • L’environnement de travail : surcharge, manque d’autonomie, pression constante, absence de reconnaissance, conflits de valeurs, absence d’équité et de justice…

  • La personne elle-même : perfectionnisme, difficulté à dire non, loyauté extrême, isolement…

Il n’y a pas de « profil type » : il y a surtout des personnes engagées, qui donnent beaucoup, trop.

Les phases : du stress à l’effondrement

On peut voir le burn-out comme un chemin en trois étapes :

  1. L’alarme : le stress monte, le corps se met en tension.

  2. La résistance : on tient bon, on compense, on s’use.

  3. L’épuisement : les ressources sont épuisées, plus rien ne suit.

Quand ce seuil est franchi, une phase de retrait est nécessaire : l’objectif est, ici, d’isoler la personne du contexte, on génère un espace de repos. Ce n’est pas une fuite, c’est une étape vitale pour se protéger.

Suivront ensuite d’autres phases : celle du “restockage” (on reconstitue les réserves), et celle de la réflexivité (on prend du temps pour penser).

On entre alors dans la phase de reconstruction. C’est une phase qui demande du temps, de la patience. On pourrait dire que le temps nécessaire à la reconstruction est identique à celui qui a permis au burnout de s’installer.

Le diagnostic : un passage nécessaire

Il est important de rappeler que seul un médecin / un psychiatre peut poser un diagnostic de burn-out. C’est une étape indispensable pour écarter d’autres troubles, proposer un arrêt, une orientation, un suivi adapté. Le médecin du travail peut également être un allié précieux pour envisager des aménagements ou un retour progressif.

Et après ? La reconstruction

La sortie du burn-out demande du temps. C’est un chemin en plusieurs étapes :

  • Prendre soin de soi : retrouver le sommeil, réapprendre à écouter son corps, consulter si besoin un psychologue ou un psychiatre.
  • Se reconstruire intérieurement : travailler sur ses valeurs, ses priorités, reprendre confiance.
  • Réfléchir à son cadre de travail : car un retour dans les mêmes conditions, sans changements, expose au risque de rechute.

La reconstruction, c’est à la fois un chemin personnel (psychothérapie, sophrologie, activités de ressourcement) et un chemin organisationnel (réaménagement de la charge, reconnaissance, soutien de l’équipe).

Burn-out, bore-out, brown-out : cousins ou faux amis ?

On confond parfois :

  • Le burn-out est lié à la surcharge.
  • Le bore-out est lié à l’ennui et au manque de stimulation.
  • Le brown-out est lié à la perte de sens : quand on ne comprend plus pourquoi on fait ce qu’on fait.

Trois souffrances, trois logiques différentes… mais un même besoin : retrouver du sens, de la respiration et de l’équilibre.

Et la sophrologie dans tout ça ?

La sophrologie ne remplace pas un diagnostic médical ni un suivi thérapeutique. Mais elle peut devenir un précieux outil complémentaire pour traverser cette période.

Elle permet de :

  • Calmer le système nerveux par la respiration,
  • Reconnecter au corps pour repérer plus tôt les signaux d’alerte,
  • Créer un espace de sécurité intérieur, un refuge où l’on peut se poser et se ressourcer,
  • Développer les compétences et se reconnecter à ses ressources propres
  • Accompagner pas à pas la reprise, avec des outils concrets pour le quotidien.

C’est une manière douce de réapprendre à écouter son corps, à se respecter, à remettre du mouvement dans sa vie.

En conclusion

Le burn-out n’est ni une faiblesse ni une fatalité. C’est un signal.
Un cri du corps et de l’esprit pour dire que le rythme n’est plus tenable. L’écouter, c’est déjà commencer à se reconstruire.

La sortie du burn-out demande du temps, de l’accompagnement et du soin. Mais c’est aussi un chemin qui ouvre à de nouveaux choix, à une autre façon d’habiter sa vie.

Des rituels pour se ressourcer

Voici des idées d’exercices simples pour s’ancrer dans le présent et s’apaiser :

La respiration apaisante (cohérence douce)

Mettez une main sur votre ventre, une sur votre poitrine.

  • Inspirez par le nez en comptant doucement jusqu’à 4.
  • Expirez par la bouche en comptant jusqu’à 6.
  • Recommencez 5 fois.

👉 Aide à apaiser le système nerveux et à relâcher la pression.

Le micro-espace de sécurité

  • Choisissez un endroit (même une chaise, un coin de canapé, ou sous une couverture).
  • Dites-vous intérieurement : « Ici, je suis en sécurité. Ici, je me repose. »
  • Restez 2–3 minutes sans téléphone ni obligation.

👉 Petit rituel de reconstruction, qui crée un espace de refuge intérieur.

 

L’exercice de la tasse de thé (ou de café, tisane…)

  • Prenez la tasse entre vos mains.
  • Observez sa chaleur qui se diffuse dans vos doigts.
  • Approchez-la de votre visage et sentez l’odeur : notez les arômes, la douceur, la chaleur.
  • Buvez une gorgée lentement, en laissant le liquide descendre, en ressentant sa chaleur dans votre gorge et votre corps.
  • Restez avec cette sensation quelques instants.

👉 Un petit rituel d’ancrage sensoriel qui ramène ici et maintenant, tout en douceur.

Le carnet de décharge

  • Le soir, prenez une feuille et notez tout ce qui tourne dans votre tête.
  • Fermez le carnet : vous avez « posé » les pensées, vous n’avez plus besoin de les porter.

👉 Allège le mental et favorise le sommeil.